Se raconter en racontant

Si j’aime tant raconter des histoires, c’est que je me raconte en les racontant.

Écrire pour moi, ce n’est pas retranscrire la réalité. Ce n’est pas être le reporter objectif de la vie qui passe. Ce n’est pas non plus parvenir à faire le portrait absolu d’une personne.

En racontant l’histoire, je me raconte à travers un détail qui m’a touchée, un souvenir qui m’empêche de dormir, un événement qui ne cesse de s’inviter dans mon monde intérieur. L’histoire est le miroir vivant de ce qui danse en moi et que je tente de retenir avant qu’elle ne s’évanouisse dans l’oubli.

Ecrire, c’est vous prendre par la main et vous emmener chez moi. En espérant que vous y reconnaîtrez un peu de chez vous vous même temps. C’est vous présenter ceux qui m’habitent, ceux qui m’obsèdent, ceux qui m’inspirent.

C’est vous faire visiter mon propre musée et vous raconter chaque statue, chaque tableau.

Pour moi écrire, c’est partager avec vous ce qui d’habitude ne se partage pas. Et oublier dans le même temps tout ce que j’ai partagé avec vous.