Réflexion au petit matin

Il y a une année à peine, de mon bureau, de tout la haut, je ne voyais en bas, qu’un trottoir aussi lisse qu’une étendue de béton.

Si vous m’aviez dit qu’il y avait un monde en potentiel en dessous, je ne vous aurais pas crus….

Et puis, un beau jour, une grue est arrivée. Elle a barré ma vue et m’a signifié le début des problèmes…

Du jour au lendemain, ils ont commencé à creuser.

Au début, c’était mignon, juste en surface.

Et puis quand la matière a résisté, ils ont appelé les grands moyens. Ca a fait du bruit. Du vacarme même. C’est devenu un champ de mines avec des travaux absolument partout.

De là haut, je pouvais mesurer l’étendue du chantier et voir les menues avancées…

Ils ont creusé tous les jours.

Qu’il pleuve à en faire trembler les baies vitrées ou qu’il fasse chaud à en regretter les mois de gel.

Ils ont creusé sans cesse, avec hargne, régularité, obstination.

Soudain, sous leurs pieds, une profondeur… étonnante…Aujourd’hui, en regardant cette fosse, j’ai le vertige.

Et si le travail sur soi, le travail que la vie nous amène à réaliser, qu’il soit le fruit de l’expérience, psychanalytique, thérapeutique, appelez le comme vous voulez, ressemblait à cette fosse que l’on creuse jour après jour? Et au dessus de laquelle, bientôt, on pourra bâtir des maisons, des jardins, des bureaux avec un ancrage plus fort dans les profondeurs explorées?